PIERREVILLE.

Les communes de la Meurthe, journal historique des villes, bourgs, villages, hameaux et censes de ce département, par Henri Lepage. 1853.

En 1277, Agnès, épouse de Gérard de Pulligny, donne à l'abbaye de Clairlieu dix resaux de wain (froment pur) à prendre chacun an, à la Saint-Martin, sur les dimes de Pierreville, que ladite dame a déclaré être de son acquêt et franc alleu, plus un muid de vin à prendre aussi annuellement dans sa vigne de Pulligny. (Abb. de Clairlieu.)

" Monseigneur (le duc), dit le compte du domaine de Nancy, pour 1597, est haut justicier, moyen et bas au village de Pierreville. Chacun conduit lui doit chacun an, à cause de taille, au terme Saint-Martin d'hiver, 5 sous, et pour ledit terme 1597, y a eu 14 conduits et demi. "

Dès l'année 1544, le village de Pierreville fut affligé de la peste qui décima un certain nombre de villages de la Lorraine : une note des comptes, pour 1544-1545, fait mention d'une somme de 4 florins quittée aux habitants, en déduction de 14 qu'ils devaient pour l'aide ordinaire Saint-Remy, " à cause qu'ils ne sont que 14 conduits. "

Au XVIIe siècle, Pierreville et les villages de la prévôté furent encore affligés de la peste et eurent de plus à supporter les dégâts causés par un orage qui étendit également ses ravages sur un grand nombre d'autres localités. On lit dans un rapport adressé à la Chambre des Comptes, au mois de janvier 1631, à la suite d'une requête par laquelle les habitants de Pierreville demandaient quittance des aides ordinaires et extraordinaires de l'année 1630 :

" Avertissent (disent les commissaires délégués par la Chambre) que ledit village de Pierreville ayant été soupçonné de la maladie contagieuse vers le 15e du mois de juillet dernier, et le mal reconnu, il aurait été mis en interdit dès le premier jour du mois d'août suivant, auquel la hantise et fréquentation leur auraient été défendues jusqu'au jour Saint-Martin dernier, que la liberté leur aurait été donnée. Pendant lequel temps, qui est environ quatre mois, se trouvent être morts de ladite maladie, audit village, cinq hommes, cinq femmes et quelques dix-sept personnes, tant jeunes gens qu'enfants.

" Que, peu auparavant la moisson, survint un orage avec grêle, qui tomba sur quelques deux cents jours de terre de leur finage, lesquels étaient ensemencés de blé, dont ils auraient fait perte de plus d'un tiers... "

On lit dans l'Etat du temporel des paroisses (1709) :

" Pierreville était autrefois le siège d'une prévôté qu'on appelait de la Garde d'Outre-Moselle, et de laquelle dépendaient 17 villages ; ce qui n'existe plus. C'est S. A. R. (le duc) qui en est seigneur eu toute haute justice, moyenne et basse. Le maire connaît, avec avis, des causes en première instance, les appellations ressortissent au bailliage de Nancy.

" La communauté est composée de dix habitants, compris une veuve.

" Le patronage de la cure est laïc et appartient aux seigneurs de Pulligny ; ce qui paraît par une nomination du sieur Huin, procureur-général, au nom de S. A. R. ; les Berman, Gennetaire, Rousselot d'Hedival et autres ont également part dans cette nomination, comme on le voit par des lettres de présentation et d'institution, des 1er et 11 juillet 1676... "

Pierreville est annexe d'Autrey. — Patronne, la sainte Vierge en sa Nativité.