François Etienne KELLERMANN, 17701835 (âgé de 64 ans)

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Nom
François Etienne /KELLERMANN/
Prénom(s)
François Etienne
Nom de famille
KELLERMANN
Naissance
Parrain : François Etienne BARBÉ (âgé de 56 ans) — grand-père maternel
Roi de France
Louis XVI
10 mai 1774
Décès du grand-père maternel
Famine
Famines entrainant la révolution française
1788
Révolution
Révolution française
de 5 mai 1789 à 9 novembre 1799
Régime politique
Monarchie Constitutionnelle
4 septembre 1791
Régime politique
Régime politique
Naissance d’un fils
Décès de la grand-mère maternelle
Régime politique
Naissance d’un fils
Mariage
Naissance d’un fils
Empereur des Français
Profession
Comte d'Empire
1810
Décès de la mère
Roi de France
Louis XVII
6 avril 1814
Régime politique
Cent-Jours
22 mars 1815
Roi de France
Louis XVIII
22 juin 1815
Enterrement du père
Adresse : Cimetière du Père Lachaise
Titre
Marquis de Valmy
1817
Décès du père
Roi de France
Charles X
16 septembre 1824
Roi des Français
Louis-Philippe Ier
9 août 1830
Note : dernier roi de France
Décès d’un fils
Cause : Aurait été tué en duel.
Décès
Titre
Duc de Valmy et Pair de France 1820
Famille avec les parents
père
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17351820
Naissance : 28 mai 1735 Strasbourg (67)
Profession : Maréchal d'Empire - Pair de France1804
Décès : 13 septembre 1820Paris X (75)
mère
17421812
Naissance : 30 septembre 1742 28 Metz-Sainte-Croix (57)
Décès : 10 janvier 1812Paris
Mariage Mariage26 septembre 1769Metz-Saint-Simplice (57), Moselle, Grand Est, FRANCE
10 mois
lui
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17701835
Naissance : 4 août 1770 35 27 Metz-Saint-Martin (57)
Profession : Comte d'Empire1810
Décès : 2 juin 1835Paris X (75)
Famille avec Thérèse GNUDI
lui
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17701835
Naissance : 4 août 1770 35 27 Metz-Saint-Martin (57)
Profession : Comte d'Empire1810
Décès : 2 juin 1835Paris X (75)
épouse
Mariage Mariageseptembre 1800
-16 mois
fils
11 mois
fils
18001834
Naissance : 5 mars 1800 29 34 Paris
Décès : 27 août 1834
2 ans
fils
18021868
Naissance : 14 mars 1802 31 36 Paris
Profession : Diplomate et homme politique français
Décès : 2 octobre 1868Paris

François Etienne KELLERMANN a 1 cousin germain connu

Famille paternelle (0)

François Etienne KELLERMANN, 1770–1835


KELLERMANN (François - Etienne), fils du maréchal de ce nom, naquit à Metz (Moselle), en 1770.

Il commença sa carrière militaire, en entrant comme sous-lieutenant dans le régiment colonel-général hussards, qu’il quitta, pour suivre en 1791, le chevalier de Ternau, nommé ambassadeur aux États-Unis.

Rentré en France en 1793, il se rendit auprès de son père, qui allait reprendre le commandement de l’armée des Alpes et d’Italie ; devint son aide-de-camp, fit en cette qualité la campagne des Alpes, assista au siège de Lyon, et partagea sa disgrâce quand Robespierre le fit incarcérer à l’Abbaye.

De retour à Metz, auprès de son oncle, M. de Marbois, il fut mis lui-même en état d’arrestation pour avoir correspondu, au sujet de son père, avec la maîtresse de l’hôtel des Princes, laquelle avait eu la lâcheté de livrer sa correspondance à la police.

Interrogé par Barthélemy, maire de Metz, il exposa les faits avec franchise, soutint qu’il avait toujours été animé de sentiments patriotiques, et parvint à se justifier en invoquant un écrit qu’il avait publié à son retour d’Amérique, dans lequel il faisait le plus grand éloge des constitutions libres des États-Unis.

Mis en liberté quelque temps après, Kellermann se rendit à Grenoble, et réclama auprès des députés de la Convention, Albitte, Nioche, Dubois-Crancé, le commandement du bataillon des chasseurs des Hautes-Alpes, dont il était titulaire. Sur leur refus, il entra comme volontaire dans le 1er régiment de hussards.

Après l’élargissement de son père, il reprit le commandement de son bataillon qui se trouvait à cette époque à Cagliano, près du cap Vado, non loin de Savone, et peu de temps après les fonctions d’aide-de-camp avec le grade de chef de brigade.

Nommé adjudant-général il reçut l’ordre d’aller rejoindre le général en chef Bonaparte, qu’il suivit à Lodi, à Milan et à Pavie.

Passé ensuite à la division du général Masséna, il fut chargé, par ce général, de plusieurs reconnaissances, et se trouva avec lui à Bassano, à Arcole, à Rivoli, et à la prise de Mantoue.

Au passage du Tagliamento, en l’an V, il fut blessé de plusieurs coups de sabre dans la charge qu’il exécuta avec le général Dugua.

Chargé d’aller présenter au Directoire les drapeaux conquis sur l’ennemi, il fut élevé au grade de général de brigade sur la demande formelle de Bonaparte.

Il n’avait alors que vingt-six ans.

Kellermann commandait l’avant-garde de la division Macdonald, à l’époque de l’entrée du général Mack en Italie ; et fit, sous les ordres de Championnet, cette immortelle campagne ou 15,000 Français dispersèrent 60,000 Napolitains, appuyés d’innombrables masses d’insurgés.

Placé en avant du village de Nepi, le 23 frimaire an VII, il résista à la première colonne, qui l’attaqua avec résolution, et n’ayant avec lui que deux bataillons, trois escadrons de chasseurs et deux pièces d’artillerie légère, il parvint à mettre en déroute 8,000 hommes.

500 tués ou blessés, 15 pièces de canon, 30 caissons de munitions, 2,000 prisonniers, des étendards, 2,000 fusils, tous leurs bagages et effets de campement, furent les trophées de cette mémorable journée.

Cependant le général ennemi, déterminé à prendre sa revanche, marcha de nouveau contre Kellermann, qui avait à peine 600 hommes d’infanterie, 150 chevaux du 19e de chasseurs et 2 pièces de canon.

Après avoir soutenu cette attaque avec sa bravoure accoutumée, il chargea la colonne napolitaine, la mit en fuite, s’empara de ses caissons, de ses équipages, du trésor de l’armée, puis arriva sous les murs de Rome, où il n’eût « point » hésité à pénétrer pour enlever le roi de Naples, s’il n’avait craint que les troupes du général Burkard, réunies à celles du comte Roger de Damas, émigré français, ne vinssent lui couper la retraite en se reformant derrière lui.

Voulant châtier Viterbe qui s’était révoltée, il se dirigea sur cette ville, et ayant rencontré sur sa route Roger de Damas à la tête de 6,000 hommes, il le défit et l’obligea à chercher son salut dans la fuite.

Privé de ces secours, Viterbe se rendit, et les Français, prisonniers depuis un mois dans cette ville, furent rendus à la liberté ; et Kellermann se dirigea vers Rome pour rejoindre l’armée qui était en marche sur Naples.

Dans cette expédition, Kellermann eut un engagement avec une bande de lazzaroni qu’il dispersa. Ayant aperçu, au milieu des fuyards, un homme qui cherchait à les rallier: « Voici un brave, » dit-il à ceux qui l’entouraient, « ce ne peut être un lazzarone, je veux savoir à qui nous avons affaire. » Il déchargea aussitôt en l’air ses pistolets pour lui inspirer de la confiance, et s’écria en l’abordant : « Rendez-vous prisonnier. »

Ce guerrier était le comte Roger de Damas, et après lui avoir donné des marques d’intérêt, Kellermann le traita avec tous les égards dus à son rang, et lui permit de s’éloigner.

Arrivé le 4 pluviôse an VII sous les murs de Naples, le général en chef chargea Kellermann de se porter du côté de la mer pour s’emparer des forts del Ovo et de Castel Nuovo, qu’il emporta à la baïonnette.

Il pénétra le premier au cœur de la ville avec un petit nombre d’hommes, s’empara du point central de résistance des lazzaroni, dit le Luogo degli Studj, dispersa cette troupe de rebelles et s’avança vers le château Saint-Elme pour délivrer les patriotes napolitains qui s’y étaient réfugiés. Le lendemain, il reçut l’ordre de descendre dans Naples pour prendre possession du château de l’Œuf, le seul lieu fortifié qui ne fût « point » encore occupé par nos troupes.

Obligé de se rendre aux bains d’Aix en Provence, à la suite d’une violente névralgie, il y était depuis quelque temps, lorsque Bonaparte aborda miraculeusement à Fréjus. Il écrivit aussitôt pour demander à servir sous le jeune héros, et reçut de Berthier cette réponse : « Ah ! il est bien question d’un commandement d’armée! » Le 18 brumaire et le Consulat ne tardèrent pas à donner l’explication de ces paroles.

Chargé, en l’an VIII, par le premier Consul, d’une brigade de grosse cavalerie à l’armée d’Italie, il combattit avec elle à Marengo.

Après que les divisions Lannes et Victor eurent été culbutées, et après la mort de Desaix qui commandait la réserve, la colonne ennemie s’abandonnait avec une ardeur inconsidérée à leur poursuite ; Kellermann, qui se trouvait dans un terrain embarrassé de vignes, déploie ses troupes parallèlement au front de l’ennemi, porte quelques escadrons en avant pour contenir un corps de cavalerie qui flanquait l’infanterie autrichienne, et, par un mouvement de conversion à gauche, il se jette sur le flanc de la colonne de grenadiers, y pénètre par les intervalles, et, en moins de cinq minutes, les soldais de Mêlas, culbutés, sabrés, demandent à mettre bas les armes.

Le général Kellermann décida par cette charge d’une des plus étonnantes victoires de nos annales militaires.

Général de division le 16 messidor an VIII, il reçut, le 23 vendémiaire an XII, la décoration de la Légion-d’Honneur, fut chargé d’une inspection de troupes à cheval de l’armée d’Italie, et reçut le commandement de la cavalerie lors de l’invasion du Hanovre.

En l’an XIV, il joignit la grande armée la veille de la bataille d’Austerlitz. La rapidité de ses mouvements ayant attiré le régiment des hulans du grand-duc Constantin à travers nos bataillons, ce régiment périt presque entier, fusillé à bout portant, et le général Essen, qui l’avait conduit, fut mortellement frappé.

En 1807 il fut charge du commandement d’une division sous Junot, à l’armée expéditionnaire de Portugal.

Après la bataille de Vimeira, qui ne fut pas à notre avantage, Junot réunit tous les généraux en un conseil de guerre dans lequel on examina la situation de l’armée française, il fut décidé que l’on tenterait une négociation avec les Anglais, attendu que l’on ne pouvait, avec 20,000 hommes, se maintenir dans un pays en insurrection et en présence d’une armée quadruple de la nôtre.

Le général Kellermann, en qui l’habileté ne le cédait point à la valeur, fut désigné pour remplir cette difficile mission.

En conséquence, il se rendit le 23 août au quartier général anglais, où il fut reçu par les généraux ennemis avec la plus grande distinction. On lui demanda d’abord s’il connaissait la langue anglaise. Quoiqu’il parlât fort bien cette langue, il répondit négativement, espérant surprendre le secret de la position de ses adversaires. Les interlocuteurs se retirèrent vers l’un des angles de la salle des conférences pour discuter les propositions, et Kellermann leur entendit prononcer distinctement ces paroles : « Nous ne sommes pas en bonne position ; il faut l’écouter d’autant plus favorablement que la flotte russe, mouillée dans le Tage, porte 10,000 hommes de débarquement qui pourraient prendre parti contre nous. Il profita de ces révélations pour effrayer, déconcerter Wellington, et l’amener à conclure cette convention de Cintra tellement glorieuse pour la France, que l’Angleterre et l’Espagne en éprouvèrent la plus vive indignation.

Dès que le traité eut été ratifié, l’armée française s’embarqua, le 30 septembre, sur des vaisseaux anglais avec ses armes, ses munitions, ses bagages, et rentra tout entière dans la Péninsule un mois après en être sortie.

En 1809, il remplaça le maréchal Bessières dans le commandement en chef de l’armée septentrionale d’Espagne, et se joignit au corps du maréchal Ney en Galice, avec lequel il effectua l’invasion des Asturies, et battit l’armée réunie par le marquis de la Romana.

Il combattit à Alba et à Tormès, où il remporta, huit jours après la bataille d’Ocana, un avantage non moins décisif.

Le général Marchand ayant battu le duc del Parque, celui-ci, s’étant renforcé, s’avançait sur Salamanque avec une armée de 40,000 hommes. Le général Kellermann, informé de cet événement, abandonna toutes ses positions, excepté Valladolid, atteignit le 26 novembre l’avant-garde du duc del Parque au Carpio, et le força à se retirer sur Salamanque.

Le 28, à deux heures après midi, il joignit l’arrière-garde du corps espagnol, qui se repliait dans la direction d’Alba de Tormès, où le duc del Parque avait pris position.

Au moment où les colonnes ennemies se formaient, il se précipita sur elles avec sa redoutable cavalerie, en fit un affreux carnage, leur enleva leurs drapeaux, leur artillerie, et dispersa dans les bois, dans les vignes voisines, ceux qu’il ne put atteindre.

Destiné à faire partie de l’expédition de Moscou, le général Kellermann fut arrêté en chemin par une maladie grave lorsqu’il se rendait en toute hâte à la grande armée.

En 1813 il fit la campagne de Saxe avec le corps du maréchal Ney, dont il commandait l’avant-garde au combat de Rippach.

A Lützen, il soutint le premier choc de l’ennemi, fut blessé et eut trois chevaux tués sous lui.

A la bataille de Bautzen, il emporta, à la tête de l’avant-garde du maréchal Ney, le village de Klix, où il eut encore deux chevaux tués sous lui.

Enfin, à la bataille de Wachau, le 16 octobre, il culbuta, avec la cavalerie polonaise, la division des cuirassiers du général Lewachow ; mais, entraîné par son ardeur, il tomba au milieu de trois divisions de cavalerie autrichienne de réserve, qui le prirent en flanc, et, portant le désordre dans ses rangs, le forcèrent à se retirer sur les hauteurs de Wachau.

En 1814, à l’affaire de Mormant, il battit les troupes du comte de Pahlen, et s’empara de 11 pièces de canon, de 40 caissons et de 20,000 fantassins.

Au combat de Saint-Dizier, il contribua à mettre en déroute les colonnes de Winzingerode, qui eurent considérablement à souffrir des charges réitérées de notre cavalerie.

Après avoir adhéré aux actes du Sénat, il fut, par ordonnance royale du 6 mai 1814, nommé membre du conseil de la guerre pour la garde royale.

Inspecteur général pour l’organisation de la cavalerie dans les places de Lunéville et Nancy, le 1er juin, il reçut la croix de Saint-Louis le 2, et, le 23 de la même année, le grand cordon de la Légion-d’Honneur.

Il commandait, lors du retour de l’île d’Elbe de l’Empereur, une division de cavalerie à l’armée que le duc de Berri devait opposer à Napoléon.

Membre de la Chambre des Pairs, pendant les Cent-Jours, Napoléon lui confia le commandement d’un corps de grosse cavalerie, avec lequel il prit une part glorieuse à la campagne du mois de juin.

Le maréchal Ney, que Napoléon avait chargé de combattre l’armée anglaise, était resté une partie de la journée sous l’influence d’une continuelle irrésolution. Si, dès dix heures du matin, il s’était porté sur la position des Quatre-Bras, occupée par la 3e division belge, nul doute qu’il n’eût écrasé cette division, et qu’il ne fût parvenu à faire subir le même sort aux autres corps de l’armée anglo-hollandaise qui s’avançaient isolément, harasses de fatigue, sur les chaussées de Nivelle et de Bruxelles.

Vers midi seulement, le maréchal, sur de nouveaux ordres de l’Empereur, se mit en marche avec 14,000 hommes d’infanterie, 13,000 chevaux et 44 bouches à feu. Mais ce ne fut qu’à trois heures, et lorsque la canonnade de Ligny se fit entendre dans toute sa force, que les troupes du prince de la Moskowa abordèrent franchement l’ennemi.

Alors le prince, résolu à frapper un coup énergique, dit à Kellermann : « Allons, Général, l’Empereur est victorieux, écrasons les Anglais, rejetons-les sur la mer, et forçons-les de se rembarquer. » Kellermann lui fit observer qu’il avait bien peu de cavalerie pour obtenir un succès décisif (une partie de sa cavalerie faisait partie de la réserve laissée par le maréchal en arrière de Frasnes). Puis, voyant que le maréchal paraissait ne pas douter du succès, le duc de Valmy forme sa division de cuirassiers en colonne, se précipite sur le centre de l’armée anglaise et passe sur le ventre de plusieurs bataillons écossais.

Il se disposait à profiter des brillants avantages qu’il venait d’obtenir, quand il s’aperçut que le prince de la Moskowa n’avait pas ordonné un seul mouvement pour appuyer cette charge si vigoureuse.

Obligé de rétrograder, il se fraie un passage à travers les ennemis, au milieu de la mitraille, et tombe avec son cheval qui venait d’être blessé à mort.

A l’aspect du danger que courait leur chef, le colonel Tancarville et quelques cuirassiers lui font un rempart de leurs corps, le tirent de cette position critique, et le suivent jusqu’à Charleroi, où s’étaient rendus en toute hâte les cavaliers victorieux de Kellermann, frappés qu’ils avaient été d’une terreur panique.

De retour à Paris, il fut chargé, quelque temps après, avec les généraux Gérard et Haxo, d’apporter à Louis XVIII la soumission de l’armée de la Loire.

Après avoir hérité du titre de duc et de la pairie du maréchal son père, Kellermann est mort le 2 juin 1835 d’une affection de foie.

Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, par M. C. MULLIÉ.