SALLE (Jean-Baptiste), né à Vézelise en 1759, où il était médecin avant la révolution. Le bailliage de Nancy le nomma député aux Etats généraux en 1789, où il se montra partisan des réformes, mais avec modération et sagesse. En juin 1791, il prononça un discours énergique contre ceux qui voulaient enlever à Louis XVI l’inviolabilité, et dans lequel on remarque cette phrase : « On me poignardera plutôt que de me faire souffrir que le gouvernement passe entre les mains de plusieurs. » Cependant, en 1790, il s’était opposé à ce qu’on fit disparaitre de la constitution ce qu’il y avait de révolutionnaire, et à ce qu’on accorda au monarque le veto absolu. En 1792, M. Salle fut nommé à la Convention nationale par son département : il essaya, de tous ses moyens, de faire rapporter le décret par lequel la Convention se constituait juge de Louis XVI, et dénonça Marat, comme excitant le peuple au meurtre et au pillage. Mis hors la loi le 28 juillet 1793, il fut condamné à mort le 19 juin 1794, et exécuté à Bordeaux le lendemain. M. Salle a publié : Discours sur un projet d'organisation du ministère de la guerre ; Opinion sur les conventions nationales en 1791 ; Sur la procédure de Louis XVI, et sur les événements du 21 juin ; Recherches sur les agents et les moyens de la faction d’Orléans ; Lettres à Guffroi et à Dubois de Crancé, ses collègues ; ( la dernière porte pour épigraphe : « Quand on voit son ami parmi les assassins, il ne reste plus qu’à s'envelopper la tête de son manteau ; » Observations sur cette lettre dénoncée à la Convention ; Réponse aux calomnies prononcées contre lui par Robespierre à la Convention ; Examen critique de la constitution de 1793 ; enfin , sa Lettre à son épouse, envoyée peu d'heures avant son exécution. Rien n’est plus touchant que cette lettre ; la belle âme de M. Salle s'y peint tout entière, et y développe cette sensibilité profonde qui caractérise l'excellent père, le bon époux, le citoyen vertueux et le législateur intègre ;
- M. Salle avait un fils qui donnait les plus belles espérances, Jean-Baptiste, aide-de-camp à 22 ans, du comte Belliard, gouverneur de Madrid ; il a été assassiné par les Espagnols en 1810.
[BIOGRAPHIE HISTORIQUE ET GÉNÉALOGIQUE DES HOMMES MARQUANTS DE L'ANCIENNE PROVINCE DE LORRAINE, 1829. P. MICHEL, Juge de paix du canton de Vézelise]